Galerie C
Neuchâtel
Paris
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Sabine Hertig

 

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Née en 1982 à Bâle (Suisse), Sabine Hertig y vit et y travaille. En 2010, elle est diplômée de la Hochschule für Gestaltung und Kunst (HGK) de Bâle. Sabine Hertig est représenté par la galerie STAMPA en Suisse et par la Galerie C en France.

Depuis plusieurs années, Sabine Hertig réalise des collages monumentaux. Ces Landscapes sont des compositions claires où lumières et perspectives trompent le regard des spectateurs et spectatrices : oui, les Landscapes de Sabine Hertig ressemblent à des peintures. Pourtant c’est un monde grouillant d’images trouvées à droite, à gauche puis découpées et collées les unes à côté des autres dans un ordre ;
d’une manière très réfléchie par l’artiste. Depuis quelques temps en effet, la relation de Sabine Hertig aux médias d’information est offensive. Pour elle, le collage est bien plus qu’un instrument technico-médiatique, c’est un outil de réflexion sur un monde. Monde qui est lui-même devenu un montage fait d’informations diverses. Ainsi, le collage, en tant que forme de peinture, de pensée et d’action, créé des environnements capables de remettre en question les processus et modèles d’action humains.

 « (…) On peut dire que les collages monumentaux naissent d'une attitude picturale, en ce sens que je vérifie d'abord la valeur tonale de chaque fragment d'image. Dans la phase initiale, je ne fais pas attention au motif visible sur le fragment d'image, mais j'essaie de l'observer de manière non figurative, un peu comme s’il s’agissait d’une tache de couleur. S'ensuit un long cheminement temporel basé sur l'action et la réaction. (…) [Je] mets l'accent dans tous mes collages sur une image finale qui apparaît à la fin du processus : un collage spatial à distance fermé sur lui-même (…) Il s'agit de paysages, il s'agit de l'intérieur et de l'extérieur (…) Dans cette mesure, ce moment dans lequel on semble 's'y perdre' et l'aiguisage du regard à distance qui y est lié (…) jouent un rôle pour moi en tant qu'artiste lors de la réalisation. Cela peut aussi se transmettre à l'autre lors de la contemplation de l’oeuvre ».

* Cité dans: „Sabine Hertig im Gespräch mit Ines Goldbach“ / Sabine Hertig – Scrap / 2018

Dans ses Landscapes les plus récents, Sabine Hertig en ponçant ses collages à l’aide de papier abrasif efface certains contenus d’images et, par-là même peut en faire apparaitre d’autres. La « peau du contenu » est dépouillée puisque ce ponçage a pour conséquence que les bords des images dans les couches inférieures du collage se révèlent sous forme de traces, et mettent ainsi en lumière le processus de création. Les récents travaux de l’artiste se rapprochent ainsi de plus en plus du dessin gestuel.

En parallèle, Sabine Hertig travaille sur d’autres cycles d’œuvres : Windows, Reflections et Mirrors.
La série des miroirs montre comment ils trompent et révèlent, promettent et démontent. Ici, les miroirs ne servent pas de réflecteurs mais de points de rupture virtuels entre les espaces intérieurs et extérieurs, entre la réalité représentée et l’imaginaire véhiculé par le tableau. Nous sommes ici confrontés à des mondes intérieurs poreux, constamment pénétrés par l’extérieur - des mondes aussi tentaculaires qu’intimes, dans lesquels il s’agit de s’immerger.

Sabine Hertig a remporté plusieurs prix dont le Atelierankauf Kunstkomission Baselland 2017, la Förderbeitrag der UBS Kulturstiftung en 2020 et The Alfred Latour Young Artists Prize en 2021. Son travail a été présenté à de nombreuses reprises à Art Basel par la galerie STAMPA. Elle a réalisé plusieurs solo show dont un à la Stadtgalerie de Saarbrücken

en Allemagne (2020) et un à la Grimmwelt Kassel en 2021. Son travail sera visible au Forum Schweizer Geschichte Schwyz au Schweizerisches Nationalmuseum en 2022.

Plus d’informations : www.sabinehertig.ch


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Sabine Hertig has been maintaining an offensive relationship with all information media for years. For Hertig, collage is more than just a techno-media instrument, but a tool for reflecting on a world that has itself become a montage of information. For Hertig, collage, as a form of painting, thinking and acting, creates environments, capable of questioning human processes and models of action. 

This is why she has been making monumental collages for a long time, the “Landscapes”, as Hertig calls this series of works. The clear compositions, the use of light and the deep perspective immediately bring painting to mind. However, a closer look reveals cosmoses of images rich in detail, in which countless individual stories are pictorially condensed in a flood of opulent images:

 “(…) One can say that the monumental collages are born of a pictorial attitude, in the sense that I first check the tonal value of each image fragment. In the initial phase, I do not pay attention to the visible motif on the image fragment, but I try to observe it in a non-figurative way, as if it were a spot of color. There follows a long temporal path based on action and reaction. (…) [I] emphasize a final image that appears at the end of the process: a spatial collage at a distance that is closed in on itself (…) It's about landscapes, it's about the inside and the outside (…) To that extent, this moment in which one seems to get 'lost' and the sharpening of the gaze at a distance that is linked to it (…) play a role for me as an artist in the making. This can also be transmitted to the other during the contemplation of the work.”

* Quoted in: “Sabine Hertig im Gespräch mit Ines Goldbach” / Sabine Hertig - Scrap / 2018

In the latest Landscapes, Hertig also intervenes in the collages with sandpaper, so that sometimes a total erasure of certain image contents results. The “skin of the content” of the collaged picture elements is stripped away. This sanding results in the edges of the images in the lower layers of the collage revealing themselves as traces, and highlighting the creative process.

The most recent collages thus come closer and closer to gestural drawing. In “Landscapes”, body-like forms form a large whole through a drawing-like gesture. In the series “Bodies”, the environment finally appears empty and the parts of the image accumulate into a human-like body.

Hertig continues his work on the cycles “windows”, “reflections” and “mirrors”. Mirrors both reveal and deceive, promise and dismantle. However, here they do not serve as reflectors or images, but as virtual breaking points between interior and exterior spaces. Unlike these 'screens' at the final moment before implosion, the breakthrough in the 'windows' is already underway. We are confronted here with states of exception of porous interior worlds, constantly penetrated by the exterior - worlds as tentacular as intimate, in which it is a question of immersing oneself.

More information : www.sabinehertig.ch

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