Galerie C
Neuchâtel
Paris
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Ma rage est de couleur égarée 17.04-31.05.24

Tiziano Foucault-Gini,
Anne Golaz,
Augustin Rebetez
 

….

Il dolore che da me a poco a poco mi aliena,

se io mi arrabbio appena,

si stacca da me, vortica per conto suo,

mi pulsa disordinato alle tempie,

mi riempie il cuore di pus,

non sono più padrone del mio tempo…

Niente avrebbe potuto, una volta, vincermi.

Ero chiuso nella mia vita come nel ventre

materno, in quest’ ardente

odore di umile rosa bagnata.

- Pier Paolo Pasolini, extrait de «La Rabbia», 1960*

Au travers de lieux, d’associations et de formes qui échappent autant qu’ils fascinent, Tiziano Foucault-Gini, Anne Golaz et Augustin Rebetez imaginent de nouveaux récits. Mus par le rêve, la perte ou la colère, ils font de ces états ambivalents une véritable force créatrice, qui les pousse à explorer les horizons de possibles et les espaces imaginaires.

Par l’explosion ou le soulèvement, Tiziano Foucault-Gini livre une lutte contre lui-même, jusqu’à tenter ses propres limites et celles du médium du dessin. Au travers de la réutilisation de symboles, allant de la «pop culture» aux révoltes contemporaines - desquelles il a lui-même été témoin depuis son déménagement à Paris - passant par les références à l’histoire de l’art, l’artiste inventorise des objets et des situations, pour créer des nouvelles associations et des récits imaginaires. Comme le dit l’artiste lui-même, il travaille dans une sorte de « rage poétique », le dessin étant un exutoire lui permettant d’extérioriser la frustration et la colère face au monde qui l’entoure, en une sorte de catharsis : «Si l’on m’aborde, Je serai le feu»*. Cette violence, silencieuse sur le papier, semble prête à imploser en-dehors des limites de l’oeuvre.

Séparation et refuge sont deux compagnons sur l’île d’Anne Golaz. La série «La Casa Isla», mêle photographie, dessin et écriture en témoignant de la perte de l’autre, de l’exil et d’un lieu de rêve aux potentialités imaginaires. Partant de l’île où Robinson Crusoé se réfugie de son naufrage au large des côtes chiliennes (où Anne Golaz a accompagné un film documentaire de Stéphane Goël en 2017), l’artiste livre un récit mêlant fiction et documentaire. L’île devient la projection des désirs et de regrets personnels, symbole à la fois de liberté et d’emprisonnement. Figure ambivalente, qui est souvent évoquée mais très peu présente, cette île est peuplée de personnages et d’objets qui l’habitent, dans un temps semblant suspendu. Les dessins viennent ponctuer poétiquement cette île aux mystères, pendant que les personnages de dos, face à l’océan immense, nous laissent imaginer leurs histoires, leurs rêves et leurs aspirations, emprunts de mélancolie et d’espoir.

Cette rêverie convoque chez Augustin Rebetez l’imaginaire du tapis volant. En s’inspirant des motifs et des techniques traditionnels, ses tapis semblent venir d’un espace-temps autre et d’une culture imaginaire. Le voyage et la collaboration développés depuis plusieurs années sont au coeur de l’oeuvre et de la vie de l’artiste. Tissant des liens avec des personnes d’origines les plus diverses, il crée un vaste réseau de collaborations interculturelles. Explorant toutes formes et traditions de l’artisanat, le médium textile lui permet ainsi de trouver des nouvelles formes contemporaines dans notre monde globalisé. L’art du nouage et du tissage de tapis s’est diffusé au Moyen Age en Europe par l’intermédiaire de l’Afrique du Nord et, notamment par les tapis berbères du Maroc, de Tunise ou de l’Algérie, inspirant la tapisserie renaissante. Les tapis présentés ici, sont réalisés pour Rebetez par des coopératives de femmes artisanes au Maroc. La passion pour les tapis de l’artiste est liée à sa conception de l’art, qui se veut boulimique et totale. Dans le monde de Rebetez, les murs ne suffisent pas, alors il faut des tapis pour recouvrir les sols, et ainsi, entrer sur la plante des pieds dans l’univers de l’artiste.

 

Mercredi 17.04.2024, de 18h à 20h - Vernissage
Mercredi 08.05.2024, à 18h - Visite guidée de l’exposition en partenariat avec la Société des Amis des Arts
Vendredi 24.05.2024, Concert Le Lab Registered
LIVE ELECTRONICS + freestyle DJ set avec projection vidéo analogue et numérique de Nathan Meyer - Ouverture des portes à 20h, concert à 21h. Entrée gratuite, places limitées : réservations sur lelabregistered.com.

Téléchargez le dossier de presse : ici



*Traduction de l’extrait du poème la «Rabbia» de Pier Paolo Pasolini, 1960 : «La douleur qui peu à peu m’aliène, / si je me mets en colère, / se détache de moi, tourbillonne toute seule, / palpite désordonnée à mes tempes, / remplit mon cœur de pus, / Je ne suis plus maître de mon temps.... / Autrefois, rien n’aurait pu me vaincre. / J’étais enfermé dans ma vie comme dans le ventre de ma mère. /le ventre de ma mère, dans cette odeur brûlante / odeur d’humble rose humide.»

*Claude de Burine, extrait de «La Voyageuse» in Le Pilleur d’étoiles, Gallimard, Paris, 1997.

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Il dolore che da me a poco a poco mi aliena,

se io mi arrabbio appena,

si stacca da me, vortica per conto suo,

mi pulsa disordinato alle tempie,

mi riempie il cuore di pus,

non sono più padrone del mio tempo…

Niente avrebbe potuto, una volta, vincermi.

Ero chiuso nella mia vita come nel ventre

materno, in quest’ ardente

odore di umile rosa bagnata.

- Pier Paolo Pasolini, extrait de «La Rabbia», 1960.

Through places, associations and forms that escape as much as they fascinate, Tiziano Foucault-Gini, Anne Golaz and Augustin Rebetez imagine new narratives. Driven by dreams, loss or anger, they turn these ambivalent states into a veritable creative force, driving them to explore horizons of possibility and imaginary spaces.

Through explosion or uprising, Tiziano Foucault-Gini wages a struggle against himself, to the point of testing his own limits and those of the drawing medium. Through the reuse of symbols ranging from pop culture to contemporary revolts - which he himself has witnessed since moving to Paris - and references to art history, the artist inventories objects and situations to create new associations and imaginary narratives. As the artist himself puts it, he works in a kind of "poetic rage", drawing being an outlet for his frustration and anger at the world around him, in a kind of catharsis: "Si l'on m'aborde, Je serai le feu”*. This violence, silent on paper, seems ready to implode outside the confines of the work.

Separation and refuge are two companions on Anne Golaz's island. The "La Casa Isla" series combines photography, drawing and writing, and bears witness to the loss of the other, exile and a place of dreams with imaginary potential. Taking as her starting point the island where Robinson Crusoe took refuge from his shipwreck off the Chilean coast (where Anne Golaz accompanied a documentary film by Stéphane Goël in 2017), the artist delivers a narrative blending fiction and documentary. The island becomes the projection of personal desires and regrets, a symbol of both freedom and imprisonment. An ambivalent figure, often evoked but very rarely present, this island is populated by characters and objects that inhabit it, in a time that seems suspended. The drawings poetically punctuate this island of mysteries, while the characters, with their backs to the immense ocean, let us imagine their stories, dreams and aspirations, imbued with melancholy and hope.

For Augustin Rebetez, this reverie conjures up the imaginary world of the flying carpet. Drawing inspiration from traditional motifs and techniques, his carpets seem to come from a different space-time and an imaginary culture. Travel and collaboration, developed over many years, are at the heart of the artist's work and life. Forging links with people from the most diverse origins, he creates a vast network of intercultural collaborations. Exploring all forms and traditions of craftsmanship, the textile medium enables him to find new contemporary forms in our globalized world. The art of knotting and weaving carpets spread to Europe in the Middle Ages via North Africa and, in particular, Berber carpets from Morocco, Tunisia and Algeria, inspiring Renaissance tapestry. The carpets presented here are made for Rebetez by cooperatives of women artisans in Morocco. The artist's passion for carpets is linked to her bulimic and total conception of art. In Rebetez's world, walls aren't enough, so you need rugs to cover the floors, and thus enter the artist's world on the soles of your feet.

Wednesday 17.04.2024, 6-8pm - Opening
Wednesday 08.05.2024, 6pm - Guided tour of the exhibition in partnership with the Société des Amis des Arts
Friday 24.05.2024, Concert Le Lab Registered
LIVE ELECTRONICS + freestyle DJ set with analog and digital video by Nathan Meyer - Door opening at 20pm, concert at 21pm. Free admission, Limited seating Reservations on lelabregistered.com

Download the press kit: here

*Claude de Burine, extract from «La Voyageuse» in Le Pilleur d’étoiles, Gallimard, Paris, 1997.

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