Galerie C
Neuchâtel
Paris
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Le jardin qui bascule 18.04-03.06.23

Edouard Taufenbach & Bastien Pourtout

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«Le Paradis n’était pas grand; parfaite, chaque forme ne s’y épanouissait qu’une fois; un jardin les contenait toutes.»

André Gide, Le Traité du Narcisse

L’exposition Le jardin qui bascule est une métaphore. Celle de cet espace construit par les regards croisés du duo d’artistes Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout. Un espace travaillé par leurs corps, cultivé à quatre mains et qui est, pour eux, un vaste terrain de jeux. Il est l’endroit de leurs échanges et celui où s’accordent, comme se désaccordent, leurs goûts, leurs curiosités, leurs manières de voir le monde et de le toucher. Emprunté au film de Guy Gilles (le jardin qui bascule, 1975), le titre même de l’exposition invite, comme dans des scènes du film, aux jeux de miroirs, aux basculements de points de vue, à des retournements affectifs et à la confrontation de plusieurs mondes.

Tels des jardiniers de l’image, le duo découpe et sème les photographies comme dans un jardin à la française : réalisée à partir d’importants tirages argentiques, la série « The Hedges » recompose par exemple des surfaces picturales et sensibles pour en faire des oeuvres uniques proches d’une abstraction géométrique. Au dos de ces oeuvres, notre regard de spectateur s’emmêle dans un dédale végétal dont nous peinons à trouver le fil mais qui rappelle l’importance plastique du protocole suivit par les artistes. Car protocolaires, Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout le sont : dans les photographies « performées » de la série des « Herbiers d’ombre », la méthode est ici aussi omniprésente. A tour de rôle, chacun prend l’autre en photo et, devenu écran d’ombres végétales, le drap tendu par leurs mains est aussi l’objet qui masque ou dévoile corps et paysages. Le jeu de bascule entre leur point de vue fabrique le cadre d’un jardin intime et sensuel, d’un jardin où se jouerait la saynète d’un amour courtois.

Les mains réapparaissent dans la série « Les glaneurs ». Composées d’une pellicule de Polaroïd, ces oeuvres n’ont formellement aucun sens : on les regarde ou les fixe comme on veut, guidé.e.s par les lignes dynamiques et articulées formées par la poigne des artistes qui créent des signes et des alphabets comme des chorégraphies. Enfin, les mains sont, évidemment, celles qui dessinent. Ce sont celles de Le Nôtre, celles de Mansart, d’Agrippa, d’Ingres ou de Mies Van der Rohe qui ont façonné jardins et architectures. Ce sont celles du duo d’artistes qui, en se confrontant aux oeuvres de leurs légendes, construisent des oeuvres hybrides où s’associent la photographie et le dessin. Dans « Les légendes » Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout distillent de nouvelles perspectives et de nouvelles histoires aux images de ces jardins. Ils dialoguant avec eux, ils créent de nouvelles légendes à la production de ces premiers.

L’exposition Le jardin qui bascule joue donc de la répétition des formes, des transitions progressives et des correspondances qui, comme dans un jardin élaborent des chemins entre les oeuvres. Harmonieux, ce jardin ne peut que nous renvoyer au nôtre, que nous aussi, nous continuons à façonner, seul.e.s, à deux ou en communauté.


Premier solo show du duo d’artistes Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout à la Galerie C-Paris.

Vernissage : mardi 18 avril 2023, 17h-21h

Télécharger le dossier de presse : ici

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«Le Paradis n’était pas grand; parfaite, chaque forme ne s’y épanouissait qu’une fois; un jardin les contenait toutes.»

André Gide, Le Traité du Narcisse

The exhibition Le jardin qui bascule is a metaphor. That of this space built by the crossed glances of the artists duo Edouard Taufenbach and Bastien Pourtout. A space worked by their bodies, cultivated with four hands and which is, for them, a vast playground. It is the place of their exchanges and the one where their tastes, their curiosities, their ways of seeing the world and of touching it agree and disagree. Borrowed from the film by Guy Gilles (The Tipping Garden, 1975), the very title of the exhibition invites, as in the scenes of the film, to the play of mirrors, to the tipping of points of view, to emotional reversals and to the confrontation of several worlds.

Like gardeners of the image, the duo cuts and sows photographs as in a French garden: made from large silver prints, the series "The Hedges" recomposes, for example, pictorial and sensitive surfaces to make unique works close to a geometric abstraction. On the back of these works, our viewer's gaze becomes entangled in a vegetal maze whose thread we struggle to find but which reminds us of the plastic importance of the protocol followed by the artists. Because Edouard Taufenbach and Bastien Pourtout are protocol: in the "performed" photographs of the "Herbiers d'ombre" series, the method is also omnipresent here. In turn, each one takes the other in picture and, become screen of vegetal shadows, the sheet stretched by their hands is also the object which hides or reveals bodies and landscapes. The game of switching between their points of view creates the framework of an intimate and sensual garden, a garden where the playlet of a courtly love would be played out.

The hands reappear in the series "Les ganeurs". Composed of Polaroid film, these works have no formal meaning: we look at them or stare at them as we wish, guided by the dynamic and articulated lines formed by the artists' grip, who create signs and alphabets like choreographies. Finally, the hands are, of course, those who draw. They are those of Le Nôtre, Mansart, Agrippa, Ingres or Mies Van der Rohe who have shaped gardens and architecture. They are those of the duo of artists who, by confronting the works of their legends, build hybrid works where photography and drawing are associated. In "The Legends" Edouard Taufenbach and Bastien Pourtout distill new perspectives and new stories to the images of these gardens. In dialogue with them, they create new legends to the production of the former.

The exhibition Le jardin qui bascule thus plays with the repetition of forms, progressive transitions and correspondences which, as in a garden, elaborate paths between the works. Harmonious, this garden can only send us back to our own, that we also continue to shape, alone, in pairs or in community.

First solo show of the artist duo Edouard Taufenbach & Bastien Pourtout at Galerie C-Paris

Opening: Tuesday 18 April 2023, from 5 to 9pm

Download the press release: here

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