Galerie C
Neuchâtel
Paris
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Outside 08.12.22-14.01.23 & ... 26.01-23.02.23 Paris

Jean-Christophe Norman

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Première partie : Outside

Avec sa nouvelle exposition Outside à la Galerie C, Jean-Christophe Norman montre un volet plus pictural de son répertoire plastique. Un volet qui nous invite à nous évader, sortir du cadre, de la toile. Sortir de nos pensées, pour l’aventure. Cette dernière, Jean-Christophe Norman la connaît bien : vivre est une aventure, aime-t-il à dire. Ses années d’alpinisme, ses projets de voyages et ses performances fleuves telles qu’« Ulysse a long way » sont autant d’échelons appuyant, confirmant ce goût qu’il a de mener une existence tournée vers l’inconnu, l’art et la poésie. Et c’est pour cela que sa peinture est si mobile : Jean-Christophe Norman prolonge le mouvement de son corps et de son âme dans ses œuvres. Un mouvement aussi fugace que celui d’un ciel nuageux qui défile faisant fi des frontières et des reliefs, des routes et des océans. Un mouvement aussi ardent que les mers agitées de ses « seascape » qui, souvent, sont peintes sur des journaux glanés aux quatre coins du monde.   

Le plus possible Jean-Christophe tente d’atteindre des formes simples dans ses peintures. L’espace nous y apparait réel mais la force qui s’en dégage fait surgir une forme de transcendance. Les Bookscapes (pour lesquels il peint directement sur des livres) nous transportent dans des paysages métaphysiques, brumeux. En représentant l’extérieur, l’Outside, les paysages de Jean-Christophe Norman raconte l’immuable et l’indicible.

Cet inénarrable c’est l’espace de nos rêves, celui de nos espoirs, de nos peurs et de nos vertiges face à un monde que l’on habite mais dont les contours dépassent souvent notre réalité. Comme des reliques de moments épuisés, Jean-Christophe Norman peint, dans sa série Biographie, ce qu’il lui reste de traces visuelles des marches qu’il a réalisées à travers le monde. De petite taille, les tableaux prennent le nom des villes, lieux ou projets d’aventure. Tous, cependant, sont une capture des espaces mentaux de l’artiste, les portraits de ses pensées, l’effigie d’une partie de son âme. Ils sont une image du cheminement de l’esprit de l’artiste lors de ces déplacements. Ces peintures sont des morceaux d’espaces et de temps que l’artiste essaie de tordre et d’étirer. Il joue avec le monde et son rythme, suspend son temps et construit des territoires. Dans sa série des « Déserts » les ombres s’allongent, et comme un cadran solaire indiquent à qui veut le voir différents états et moments de nos vies. Pourvu que chacun y place ses propres indexes.

L’art étire le temps. Surtout celui de Jean-Christophe Norman qui, avec sa série des « World News » réalisée sur les pages de Quotidien du monde entier, fait entrer deux visions du temps en collision. Celui d’un temps maitrisé et rationnalisé au travers de la news, de l’information avec celui d’un temps métaphysique dans ce qu’il a de plus abstrait : la peinture. L’artiste n’y revendique d’ailleurs aucun message ni engagement. Par contre, il accueille volontiers une interprétation qui adviendrait par la mise en relation d’un titre de journal, d’un slogan avec un morceau de peinture. Comme une sorte de croisée des mondes.

Rien n’est caché dans l’œuvre de Jean-Christophe Norman, il dit d’ailleurs espérer que l’on puisse lire dans ses images comme dans des livres ouverts. L’œuvre monumentale « Ulysse » (constitué de 522 pages du livre Ulysse de James Joyce) en est l’expression même. Elle montre toutes les pages d’un livre sur lesquelles sont peint des paysages marins que l’artiste appelle « Seascape ». Ils constituent mille et un paysages d’une vie, on y navigue comme dans un répertoire d’émotions, comme on suit l’histoire d’un roman. Cette peinture devient un tout, un autoportrait universel car nous avons tous en nous un paysage aux ciels changeants, aux soleils inconstants, aux nuits brumeuses et limpides, aux mers tempétueuses et placides.

Deuxième partie : …

«Le temps d’un de nos jours est tout le temps du monde»

Jorge Luis Borges

Pour sa deuxième partie, Jean-Christophe Norman a décidé d’intituler son exposition à la Galerie C-Paris « … ». Ponctuation, suspension dans le temps, respiration : ce titre énonce un autre versant du travail de l’artiste. Il évoque son œuvre en dehors des murs des galeries et musées et ce deuxième volet est fait de l’ombre de ses performances et du noir de ses pieds-de-nez artistiques.

Plusieurs ensembles d’œuvres y sont exposés : les « Cover » où l’artiste s’applique à recouvrir, page après page, des ouvrages faisant partie de son corpus de référence (Jorge Luis Borges, Joseph Conrad, Edgar Allan Poe, Les Mille et une Nuits, …). Comme une évidence, Jean-Christophe Norman s’est, dans la première pièce de cette série, attaché à recouvrir la célèbre théorie de la perte de l’aura de Walter Benjamin –L’œuvre d’art à l’heure de sa reproductibilité technique –et par ce même geste donnait une nouvelle spiritualité, une présence plastique, une incarnation inédite à l’œuvre publiée en format poche.

Une sélection d’œuvres de la série Boomerang est également présentée. Il s’agit là de photocopies de ciels retravaillées et recouvertes de graphite. Des ciels que Jean-Christophe Norman, comme un prescripteur abstrait du monde, collecte et tente de se remémorer. Les cieux sont le point de départ de bon nombre des peintures de Jean-Christophe Norman, ils sont comme un retour de ses expériences de marches, des témoins de son passage. Ils sont la représentation d’un moment, des portraits du monde qu’il traverse.

Antérieures aux séries présentées lors de la première partie de l’exposition, les « World News » montrées ici sont constituées de journaux recouverts exclusivement de graphite et d’encre. Par ce geste graphique radical, Jean-Christophe Norman opère à la manière de l’imprimerie, un transfert. Il transfère l’engagement physique et le rythme -celui de la marche- de ses performances sur le support. De la même manière que ses paysages parlent du temps, par ce simple geste de recouvrement Jean-Christophe Norman le suspend de nouveau et embarque le papier journal hors d’un temps rationnalisé dont les quotidiens, les newspapers sont les marqueurs. Une fois de plus l’artiste ponctue, suspend et, par ce geste de recouvrement, donne à voir au-delà de l’image, au-delà du texte et de la représentation. De la même manière que pour la série des « Cover », les supports choisis par l’artiste gagnent en présence par cet ajout de matière noire, par ces ombres qui deviennent désormais le sujet. Les ombres se font matières – ce sont des matières à penser, elles disent et racontent l’hors texte, l’en dehors et l’en dedans.

Enfin, comme un clin d’œil au « versant pictural » de l’œuvre de Jean-Christophe Norman, nous présentons quelques œuvres de la série des « Bookscapes » (livres peints) et des « Seascapes » (paysages marins peints sur des pages de livres, papiers journaux ou toiles). Ces travaux, à la palette picturale réduite au noir et blanc, réunissent parfaitement la pratique picturale de l’artiste avec son corpus d’œuvres plus performatives pour, le temps d’une suspension, nous rappeler que c’est la poésie de son travail qui lie ses pratiques, les imbriquent et les font résonner à la fois sur les murs des espaces d’exposition, dans les rues des villes arpentées, dans les livres auxquels il rend hommage, dans les paysages traversés et dans les ciels témoins de nos passages… 

Solo show en deux parties :

08.12.2022 - 14.01.2023
26.01 - 23.02.2023

Vernissage de l’exposition : jeudi 08 décembre 2022 à partir de 17h00

Télécharger le dossier de l’exposition (première partie) : ici

Télécharger le dossier de l’exposition (deuxième partie) : ici

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With his new exhibition Outside at Galerie C, Jean-Christophe Norman shows a more pictorial part of his plastic repertoire. A part that invites us to escape, to get out of the frame, out of the canvas. To get out of our thoughts for the adventure. Jean-Christophe Norman knows it well and likes to say so: living is an adventure. His years of mountaineering, his travel projects and his river performances such as “Ulysses a long way” are all steps in the right direction, confirming his taste for a life turned towards the unknown, art and poetry. And that is why his painting is so mobile: Jean-Christophe Norman extends the movement of his body and soul into his works. A movement as fleeting as that of a cloudy sky that passes by, ignoring borders and reliefs, roads and oceans. A movement as fiery as the agitated seas of his “seascapes”, which are often painted on newspapers gleaned from the four corners of the world. 

As much as possible Jean-Christophe tries to achieve simple forms in his paintings. The space appears real to us, but the force that emerges from it gives rise to a form of transcendence. The Bookscapes (in which he paints directly on books) transport us into metaphysical, misty landscapes. By representing the Outside, Jean-Christophe Norman’s landscapes tell of the unchangeable and the unutterable.

This unspeakable is the space of our dreams, of our hopes, our fears and our vertigo in front of a world that we inhabit but whose contours often exceed our reality. Like relics of exhausted moments, Jean-Christophe Norman paints, in his Biographie series, what remains of the visual traces of the walks he has made around the world. Small in size, the paintings take the names of cities, places or adventure projects. All, however, are a capture of the artist’s mental spaces, portraits of his thoughts, the effigy of a part of his soul. They are an image of the journey of the artist’s mind on these journeys. These paintings are pieces of space and time that the artist tries to twist and stretch. He plays with the world and its rhythm, suspends time and builds territories. In his series of “Deserts” the shadows lengthen, and like a sundial indicate to those who want to see it different states and moments of our lives. Provided that each of us places his own indexes on it.

Art stretches time. Especially that of Jean-Christophe Norman who, with his series of “World News” made on the pages of daily newspapers from around the world, brings two visions of time into collision. That of a time mastered and rationalized through news and information with that of a metaphysical time in its most abstract form: painting. The artist does not claim any message or commitment. On the other hand, he welcomes an interpretation that would come about by putting together a newspaper headline or a slogan with a piece of paint. Like a sort of crossroads.

Nothing is hidden in Jean-Christophe Norman’s work, and he says that he hopes that his images can be read like open books. The monumental work ‘Ulysses’ (made up of 522 pages from James Joyce’s Ulysses) is the very expression of this. It shows all the pages of a book on which are painted seascapes that the artist calls “Seascapes”. They constitute a thousand and one landscapes of a life, one navigates in them as in a repertoire of emotions, as one follows the story of a novel. This painting becomes a whole, a universal self-portrait because we all have a landscape within us with changing skies, misty and clear nights, stormy and placid seas.

 

From 26 January 2023, a second part of the exhibition entitled “…” will be on view at the gallery. Like a suspension, the exhibition “…” will focus on a completely different Jean-Christophe Norman’s body of work. More information to come in January 2023.

Solo show in two parts:

08.12.2022 - 14.01.2023
26.01 - 23.02.2023

Opening of the exhibition: Thursday December 8 2022, from 5:00 pm

Download the exhibition press release: here

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